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Le précédent de l'ALENA

L'ALENA, Accord de libre échange Nord Amérivain, entre les USA, le Canada et le Mexique, entré en vigueur au 1er janvier 1994, préfigure le contenu et les effets du TAFTA, qui en reprend tous les ingrédients.

 

 

Les promesses du traité

 

Les auteurs du traités et les dirigeants signataires ont mis en avant au cours de la procédure d'adoption de celui-ci nombre d'argupments positifs, repris par les médias dominants.

 

Le traité devait assurer l'augmentation des échanges, de la croissance, des emplois et la réduction de l’immigration. Le Los Angeles Times estimait ainsi le 29 mai 1993 que « L’Alena générera beaucoup plus d’emplois qu’il n’en détruira Â».

 

Le Wall Street Journal pronostiquait le 7 août 1992 des « prix plus bas sur une vaste gamme de produits Â».

 

 

Le contenu de l’accord

 

Par ce traité, les 3 pays signataires se sont engagés à respecter les obligations suivantes :

 

  • réduction des droits de douane et augmentation des quotas d’importation

  • nivellement des normes

  • possibilité de contestation par les entreprises des mesures adoptées par les Etats devant des tribunaux

 

 

Résultats de l’accord

 

Aux USA : les délocalisations

 

Les entreprises industrielles et agricoles américaines vers les Mexique, où la main d’œuvre est bon marché, grâce à l’affaiblissement des normes sanitaires et environnementales, qui interdisaient auparavant l’importation de nombreuses denrées alimentaires transformées au Mexique en raison de leur caractère dangereux pour la santé publique.

 

Il en a résulté une explosion des importations aux USA, générant :

  • un déficit commercial abyssal, passé de 27 à 177 milliards $ de 1993 à 2013

  • une perte nette d’emploi estimé à 700.000 sur la même période, ce qui a pesé à la baisse les salaires dans le secteur des services vers lequel se sont retournés les salariés licenciés.

 

Ces pertes d’emplois et ces baisses de salaire n’ont pas été compensées par la baisse des prix attendues par les promoteurs du traité. L’augmentation des importations ne s’est pas accompagnée de la baisse des prix, qui ont même augmenté de 67% entre 1994 et 2014 dans le domaine alimentaire, malgré un triplement des importations en provenance du Mexique et du Canada.

 

Au Mexique : chômage et hausse des prix

 

Les Etats-Unis ont inondé ce pays de leur maïs subventionné et issu de l’agriculture intensive, engendrant une baisse des prix qui a ruiné les petits producteurs.

 

Ceux-ci se sont alors tournés vers les maquiladoras, où ils ont pesé à la baisse sur les salaires, ou l’émigration vers les USA ; le flux migratoire est ainsi passé de 370.000 en 1993 à 770.000 en 2000.

 

Dans un second temps, le Mexique, devenu dépendant des importations agricoles américaines, a subi la hausse des prix provoqué par l’usage croissant du maïs américain pour produire l’éthanol.

 

En 20 ans, le prix des produits de première nécessité a été multiplié par sept, alors que le salaire minimum l’a été seulement par quatre. Alors que l’Alena devait leur apporter la prospérité, plus de 50 % des Mexicains vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

 

 

Source : le monde diplomatique de juin 2015, article de Lori M. Wallach (espace abonné)

http://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/WALLACH/53062

 

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